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 Articles de presse (le Comité de soutien tient le dosier de presse à votre disposition)

 

Libération - 27 juin 2002
Le médecin d'Emmaüs voit venir son extradition
Son passeport innocenterait Michele d'Auria pour les hold-Up de milan commis en 1990.
Par Tonino SERAFINI

...son passeport où des visas montrent qu'il se trouvait en Afrique du Sud et en Turquie quand les hold-up ont été commis. Des voyages visant à préparer une mission humanitaire effectivement accomplie en 1991...
Pouquoi ne s'est-il pas présenté devant la justice italienne?
Par crainte de devoir enfoncer son frère Lucio, membre de Prima Linea...
La défense a donc demandé une expertise du passeport. Elle a aussi mis en relief le fait qu'en Italie la défense de Michele d'Auria n'avait pas été assurée correctement.
... Les avocats ont donc démandé que la cour ne donne pas une suite favorable à la demande d'extradition. Délibéré le 16 juillet prochain.


 

Le Figaro - 27 juin 2002
Le médecin d'Emmaüs voit venir son extradition
L'extradition du médecin de l'abbé Pierre devant la cour d'appel
parPhilippe du Tanney

"Je n'étais pas en Italie au moment des faits comme le prouvent les deux visas de Turquie et d'Afrique du Sud sur mon passeport et je ne veux pas aller faire neuf ans de prison pour des faits que je n'ai pas commis" affirme t'il.

La cour rendra son verdict le 16juillet


 

Le Monde - 24 mai 2002
L'ancien médecin de l'abbé Pierre menacé d'extradition vers l'Italie. Par Jean-Michel Dumay
...
Dans une lettre, l'abbé Pierre, qui ne connaissait pas le passé de celui qui fut son médecin personnel pendant trois ans, jusqu'en novembre 2001, indique que M. d'Auria "a fait preuve d'une totale disponibilité à son égard", œuvrant chez Emmaüs "avec dévouement et humanité".

"Je ne partirai pas. J'ai juste envie de travailler avec mon vrai nom", a assuré pour sa part Michele d'Auria, qui réclamait, en vain, dans l'attente de l'examen de son dossier, sa remise en liberté.


 

Libération - 23 mai 2002
L'extradition du médecin d'Emmaüs encore en suspens
...
"Ses avocats se sont élevés contre la communication de ces pièces (au dernier moment). Mais pour eux, ces élements nouveaux ne viennent pas "contredire l'essentiel" : le docteur d'Auria se trouvait bien à Soweto, au moment des hold-up."


  Libération - 11 avril 2002
Maintien en détention requis Par Tonino SERAFINI
«J'ai toujours été médecin. Ce n'est pas à 33 ans que j'allais me mettre à faire des hold-up.» «Ça fait dix ans que je suis en France. Et si on me libère, je vais rester...

  Libération - 10 avril 2002
Le docteur des pauvres divise Emmaüs
Un débat interne assez vif secoue le mouvement Emmaüs depuis l'arrestation du docteur Michele d'Auria...

  TF1 - 14 mars 2002
Le "médecin des pauvres" A  la Santé pour hold-up.
Le docteur Antonio Canino, de son vrai nom Michele D'Auria, très connu pour son action auprès des plus défavorisés, est incarcéré à  Paris depuis trois semaines. L'Italie, où il a été condamné par contumace pour quatre hold-up, réclame son extradition...

  Libération - 13 mars 2002
LES DEUX VIES DU MEDECIN DES PAUVRES
Le docteur d'Emmaüs condamné en Italie pour hold-up terroriste. Par Tonino SERAFINI

Dans les associations de lutte contre l'exclusion, d'aide aux sans-domicile fixe, dans les ONG humanitaires, tout le monde connaît le docteur Antonio Canino. On le surnomme le «médecin des pauvres» par analogie à l'abbé Pierre, le «curé des pauvres»...

 

Dépêches AFP du 26 juin 2002
France-Italie-justice,LEAD
Décision le 16 juillet sur l'extradition du médecin de l'abbé Pierre
PARIS, 26 juin (AFP) - La cour d'appel de Paris se prononcera le 16 juillet sur la demande d'extradition de l'Italien Michele d'Auria, médecin personnel de l'abbé Pierre, condamné par contumace en Italie pour quatre hold-up.
A l'audience de mercredi, l'avocat général Martine Ceccaldi a estimé que la cour, présidée par Gilbert Azibert, devait autoriser le gouvernement français à extrader M. d'Auria.
La cour doit encore se prononcer mercredi sur l'éventuelle remise en liberté du Dr d'Auria, 45 ans, arrêté à Paris dans la nuit du 22 au 23 février alors qu'il vivait depuis dix ans sous le nom d'Antonio Canino.
La cour d'appel de Milan l'a condamné par contumace, à 9 ans d'emprisonnement, le 30 septembre 1997, pour participation aux hold-up des 22 janvier, 23 mars, 17 avril et 5 novembre 1990, commis par des militants d'extrême-gauche. Des témoins le désignent, selon le dossier italien.
Le Dr d'Auria et ses avocats, Mes Irène Terrel, Jean-Jacques De Felice et Frédérique Pons, ont expliqué qu'en 1990, il était médecin en Afrique du Sud. Son passeport en atteste. Mais ce passeport a été falsifié, selon les autorités italiennes.
L'avocat général a fait confirmer ce fait par la police de l'air et des frontières, ce qui a provoqué la colère de la défense qui a demandé à la cour une contre-expertise.
M. d'Auria a également expliqué que son jeune frère Lucio, activiste d'extrême gauche décédé en 1994, était venu l'informer en Afrique du Sud de ce qu'ils étaient tous deux recherchés pour les hold-up. Ils auraient alors décidé que le Dr d'Auria n'irait pas s'expliquer devant la justice, pour ne pas avoir à mettre en cause Lucio.
La défense du Dr d'Auria estime que l'extradition n'est pas possible car la procédure italienne ne permet plus de le rejuger en sa présence. Il irait directement en prison exécuter sa peine. "C'est contraire aux principes français", selon Me De Felice.
"Est-ce que les garanties proclamées par nos lois sont une vitrine, ou est-ce que ce sont des garanties effectives ?" a demandé Me Terrel. Le droit au débat contradictoire est un principe fondamental dans la loi française et la Convention européenne des droits de l'homme, or "la procédure de contumace italienne ne répond pas aux exigences du contradictoire", a-t-elle conclu.
OR/gbo/mst

France-Italie-justice Le médecin de l'abbé Pierre maintenu en détention
PARIS, 26 juin (AFP)
- La Cour d'appel de Paris a rejeté mercredi la demande de mise en liberté de l'Italien Michele d'Auria, médecin personnel de l'abbé Pierre, recherché par la justice italienne pour purger une peine prononcée pour quatre hold-up.
La Cour dira le 16 juillet si elle autorise le gouvernement français à extrader le Dr d'Auria vers l'Italie.
La Cour d'appel de Milan l'a condamné par contumace à 9 ans d'emprisonnement le 30 septembre 1997, estimant qu'il avait participé, avec son frère Lucio, ancien activiste de l'organisation d'extrême gauche Prima Linea, décédé en 1994, à quatre hold-up commis en 1990 dans des banques de Milan.
Le Dr d'Auria, 45 ans, a été arrêté à Paris dans la nuit du 22 au 23 février alors qu'il vivait depuis dix ans sous le nom d'Antonio Canino.
A l'audience de mercredi, l'avocat général Martine Ceccaldi a estimé que la Cour, présidée par Gilbert Azibert, devait autoriser l'extradition, alors que la défense soutient que la procédure de contumace italienne, qui ne permet pas au Dr d'Auria d'être rejugé contradictoirement en sa présence, porte atteinte au principe fondamental du procès équitable exigé tant par le droit français que par la Convention européenne des droits de l'homme.


  "L'ami du Foyer" Foyer de Grenelle - mai-juin 2002

Tom Canton a été un patient de Michele qui lui a pratiquement sauvé la vie en 99/2000.
Tom a été un des tous premiers à signer pour le comité de soutien.. Il est mort en mars 2002. Ses funérailles ont eu lieu le 18 juin.


Destins croisés

C'est la rue et sa misère qui a présidé à leur rencontre, lui l'irlandais au passé de bric et de broc, jeté par sa trajectoire de vie sur les routes d'Europe et le pavé de Paris et lui le docteur Italien que sa singulière histoire a mené à paris, " médecin des pauvres " de l'association Emmaüs.

Aujourd'hui l'Irlandais a fini son chemin dans un tunnel du métro, mort de la mort brutale et solitaire de trop de ceux que l'on nomme par défaut" SDF " et l'Italien est à la Santé détenu depuis le 22 février à la demande de l'Italie qui fait actuellement du zèle pour récupérer à tout prix ses ressortissants extradables fussent-ils des innocents.

La trajectoire des êtres humains est parfois déroutante.

Tom Canton , l'irlandais, 56 ans d'une vie faite de brisures et de rêves, une personnalité attachante, faite de convivialité et de fantaisie d'une bonne dose de culture et d'un doigt de …roublardise. Il en faut pour survivre dans la jungle des sans abris !
Il avait fait du quartier grenelle son territoire d'élection, de la station la Motte Piquet son repère à la fois lieu de travail (quand il faisait la manche) et gîte quand il n'y avait pas d'autre solution, .et du tabac de l'avenue de la Motte Piquet son grand quartier général où il donnait ses rendez-vous.

Il venait au foyer pour l'amitié, les repas, les copains.
Il dormait où il pouvait parfois hébergé soit chez des amis soit (rarement) dans les centres d'accueil d'urgence, trop souvent il dormait dans le métro.
Et c'est là qu'au début de l'hiver 98 le découvrant un jour dans un piteux état de santé, je lui ai donné la carte professionnelle du docteur et qu'il a fait le pas qui l'a conduit jusqu'au cabinet médical d'Emmaüs.
Il était au bout du rouleau, Tom, ravagé par les mauvaises conditions de vie et par la maladie et celle-ci n'avait pas fait les choses à moitié, le malheureux souffrait de la tuberculose et d'un cancer.
Hospitalisations, soins, repos, hébergement durable, soutien matériel et moral ont permis qu'il remonte la pente, écoute et chaleur humaine l'ont encouragé à reprendre pied dans une vie un peu plus régulière.
Il a retrouvé des forces et des projets, est sorti des centres d'hébergement, a été logé en chambre meublée, il s'est impliqué, au sein de l'association Emmaüs dans les programmes d'accès aux soins en intervenant comme " relais-santé " auprès de ses compagnons d'infortune qui fréquentent les centres d'accueils d'urgence, a fait ses démarches administratives, retrouvé papiers et droits et puis il a trouvé un travail au Samu Social , fêté la saint Patrick en invitant tous ses amis à partager la bière et la joie de vivre irlandaises, pris des vacances en Autriche… mené enfin sa vie
Il voyait le docteur de loin en loin pour donner des nouvelles, discuter un peu.

A l'automne 2001, il est revenu au cabinet médical en mauvais état physique et moral, il avait tout lâché et replongé dans son errance il a été soigné, " requinqué " mais la ronde infernale des hébergements précaires, de la manche, de la rue a repris pour lui ;
Il disait que le travail au Samu était trop dur pour lui, qu'il n'était pas à la hauteur… il disait.. et il ne pouvait rien dire de ses peurs, de son mal-être, de son inaptitude à la normalité. Pourquoi lâche t'on la proie pour l'ombre ? Quelle fatalité pousse la plupart de ceux que la rue a "rapté " un jour à y revenir quasi inéluctablement ?

Un jour enfin il est réapparu à la Motte Piquet, au même endroit en haut de l'escalier qui mène aux quais des lignes Creteil et Austerlitz, son lieu de …travail, comme il le disait souvent. Il était là plus recroquevillé qu'avant, avec son bonnet enfoncé presque jusqu'aux yeux, sa sébile et son litron à côté de lui, en train de lire un de ses livres.

C'est là que je lui ai annoncé mi mars , l'arrestation du docteur, son ami, qui lui avait sauvé la vie. Il en a été bouleversé et tout de suite mobilisé pour le défendre. Il a été présent à la première réunion du Comité de soutien qui s'est constitué et a signé le premier la pétition contre l'extradition. C'était le 19 mars 2002.

Il est mort dans la nuit du 26 au 27 mars dans le tunnel du métro. Accident, rixe.. ? Nous n'en saurons rien.
Il a disparu de la surface du monde comme beaucoup d'errants, SDF même dans la mort.
Nous en sommes tous très affectés et le docteur dans sa cellule outre le chagrin ressenti a eu le sentiment amer d'un immense " gâchis ".

Lorsque les autorités médico-légales auront autorisé ses obsèques, le foyer et ses amis lui diront un au-revoir.

Et le Docteur : Michele d'Auria, il est depuis le 22 février sous écrous extraditionnels réclamé par la justice de Mr Berlusconi suite à un jugement par contumace le condamnant à 9 ans de réclusion pour des hold up dont il est innocent mais pour lesquels il a été dénoncé et condamné sans pouvoir démontrer son innocence. Son seul tort a été de protéger, autant qu'un proche peut le faire, le véritable auteur, son plus jeune frère Lucio, militant d'extrême gauche qui n'a jamais cessé ses activités.
Dr Antonio Canino, c'est sous ce nom qu'il vivait et travaillait comme médecin en France depuis plus de huit ans.
Il a été de tous les combats pour l'accès aux soins depuis 1994, a soutenu et suivi médicalementles grèves de la faim , au Foyer en 1995 puis rue du dragon, à l'Eglise saint Bernard, à la cartoucherie…
Créateur des lits-repos pour que les sans abris puissent se reposer " comme à la maison " lorsqu'ils sont souffrants, il avait son cabinet médical au centre George Dunant de l'association Emmaüs dans le 14ème. Nombreux sont ceux et celles qui lui ont été adressés par le foyer et qu'il a accueilli au mieux.
Tous ses malades et ses collègues s'accordent à louer sa disponibilité et sa capacité d'accueil et d'écoute.
Un comité de Soutien contre son extradition s'est constitué. Il réunit aujourd'hui environ 200 personnes et tient ses réunions au Foyer.
Aujourd'hui c'est lui qui est en grève de la faim pour affirmer son innocence et demander qu'on ne l'extradie pas.
Lorsque cet article paraîtra, la demande d'extradition aura été examinée par la Chambre d'Instruction de la Cour d'Appel de Pari, le 22 mai..
Nous espérons que la France rejettera la demande de l'Italie, comme elle l'a souvent fait, car il n'y a pas (jusqu'à maintenant-) de purge de contumace dans ce pays. C'est à dire aucune possibilité qu'un nouveau procès permette au Dr d'Auria/Canino de démontrer son innocence et casser le précédant jugement.

Un site internet a été crée pour donner toutes les informations : micheledauria.free.fr

Marie-Paule Delmas-Moineau