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Le Dr Michele d'Auria, médecin des sans-abri et
ancien médecin personnel de l'abbé Pierre a commencé
le 25 février une grève de la faim, dans les locaux de l'association
Droit au logement (DAL) à Paris pour obtenir sa réinscription
au tableau de l'Ordre des médecins.
Victime d'une erreur judiciaire en Italie il avait du se réfugier
en France où il a exercé pendant 10 ans sous un nom d'emprunt.
C'est ce que lui reproche l'Ordre des Médecins qui l'empêche
d'exercer depuis maintenant deux ans après avoir porté plainte
au pénal contre lui pour exercice illégal de la médecine,
faux et usage de faux.
Suite à un amalgame avec son frère, Lucio d'Auria, aujourd'hui
décédé, militant au groupe Prima Linéa Michele
d'Auria a été poursuivi et condamné par contumace
alors que son innocence était pourtant établie par sa présence
en Afrique du Sud, en Turquie et en France au moment où ont été
commis les faits qu'ils lui sont reprochés.
Contrairement à la procédure française, la procédure
italienne "par contumace"ne permet pas d'être rejugé.
Aussi, le docteur d'Auria décide de ne pas revenir en Italie et
s'installe en France où, sous le nom d'emprunt de docteur Antoine
Canino, il exerce sa profession de médecin dans le cadre de l'action
humanitaire.
Ainsi, il partira en 1993 en mission humanitaire au Soudan pour Médecins
du Monde. Puis il travaillera pendant 10 ans à Emmaüs où
il aura l'initiative et la charge de la coordination du programme "boutiques
d'accueil" pour les personnes sans domicile ainsi que celles du programme
"lits-repos" pour les personnes SDF atteints de pathologies
légères.
Il assurera en outre des consultations médicales auprès
du public accueilli par Emmaüs.
Pendant cette période, il deviendra le médecin personnel
de l'Abbé Pierre.
C'est dans ce contexte qu'en février 2002, le docteur Michele d'Auria
fait l'objet d'une demande italienne d'arrestation aux fins d'extradition.
Il sera maintenu en détention à la prison de la Santé
jusqu'au 7 janvier 2003 où suite au refus par le gouvernement français
de donner suite à la demande d'extradition, il sera remis en liberté.
Le 20 janvier 2003, le docteur Michel d'Auria demande son inscription
à l'Ordre départemental des Médecins ; le 27 janvier
2003, sans que ce dernier est statué, l'Ordre national porte plainte
contre le docteur d'Auria, avec constitution de partie civile, pour usurpation
du titre de docteur en médecine, exercice illégal de la
médecine, faux et usage, déclarations mensongères.
C'est dans ce contexte que l'ordre départemental des médecins
rejette la demande au vu de la procédure en cours initiée
par l'Ordre lui-même.
Le docteur d'Auria interjette alors en appel devant le conseil de l'Ordre
régional, de la décision de l'Ordre départemental,
laquelle sera confirmée par l'ordre régional.
Or la Justice française n'a retenu aucun des motifs invoqués
par l'Ordre des Médecins dans sa plainte et a prononcé un
NON-LIEU définitif en faveur duDocteur d'AURIA (arrêt de
la Cour d'Appel du 24 novembre 2004).
Cependant l'Ordre maintien toujours son refus de réinscription.
Le 18 mars dernier le docteur Michele d'Auria suspendait la grève
de la faim qu'il avait commencée le 25 février pour obtenir
son inscription au tableau du Conseil de l'Ordre après plus de
2 ans d'inactivité forcée, inscription qui seule, peut lui
permettre de reprendre l'exercice de la médecine.
Cette suspension était la contrepartie d'un accord négocié
avec le Conseil de l'Ordre dans le cadre d'une mission de bons offices.
Le communiqué qui a été diffusé le 18 mars
indiquait : "Il a été pris acte de ce que, à
la lumière du fait nouveau que constitue la décision définitive
de non lieu dont le docteur d'Auria vient de bénéficier,
ce dernier a présenté une nouvelle demande d'inscription
à l'Ordre des médecins qui a été déclarée
recevable. En conséquence de quoi le docteur d'Auria a été
invité à se présenter pour examen de sa demande à
la plus prochaine réunion statutaire du Conseil de l'Ordre, le
13 avril prochain".
Or le 13 avril 2005, lors de l'audience prévue (pour le docteur
d'Auria la quatrième audience devant une des instances du Conseil
de l'Ordre, en deux ans de procédure !) il a été
traité de manière insupportable (attente sans accueil, questionnement
inquisitoire et humiliant) et s'est vu refuser une nouvelle fois son inscription.
Sous le choc et accablé par cet acharnement démesuré
dont il est la victime mais plus que jamais déterminé à
obtenir justice, le docteur Michele d'Auria a donc, comme il l'avait annoncé,
repris la grève de la faim dans les locaux du D.A.L depuis le 15
avril.
Un recours gracieux a été introduit examiné et à
nouveau rejeté par le Conseil Départemental de Paris le
11 mai.
Michele d'Auria est aujourd'hui 23mai à son 39ème jour de
2ème grève de la faim.
Il a fait appel de la décision de refus d'inscription devant le
Conseil régional de l'Ordre.
Il faut que celui-ci se saisisse en urgence du recours et l'examine au
plus vite, au besoin en séance extraordinaire.
A cet effet, nous demandons à Monsieur le Maire de Paris d'intervenir
auprès du Conseil Régional de l'Ordre des Médecins
et du Ministère de la Santé pour apporter son soutien à
la demande de réinscription de Michel D'Auria.
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